POUR UN RETOUR DIGNE ET HISTORIQUE DE LUMUMBA AU PAYS NATAL

 60 ans après son assassinat crapuleux, en même temps que ceux de MPOLO et OKITO, ses proches collaborateurs, et malgré la dissolution de leurs corps dans de l’acide, voici que les restes de Patrice Emery LUMUMBA, vont enfin rentrer dans son pays natal.

Au bout de ces six décennies, malgré toutes les tentatives des puissances impérialistes et colonialistes, dont la Belgique, de l’effacer à tout jamais des mémoires collectives, la justesse du combat et des idées de Lumumba s’est imposée dans les consciences des nouvelles générations d’Africains et de tous les anti-impérialistes à travers le monde. Cette présence permanente a abouti, avec la persévérance de sa famille biologique, à forcer les bourreaux d’hier à remettre aujourd’hui les restes de LUMUMBA, preuves du crime.

Constatant la manière dont cet événement historique qu’est le transfert de ses restes est organisé, NOUS,

Camarades, héritier.e.s et ami.e.s politiques, sympathisant.e.s de LUMUMBA ou tout simplement résistant.e.s anti-impérialistes et décoloni.aux.ales,

DÉNONÇONS avec la plus vive énergie :

  • -    la manière quasi cryptique et le flou organisationnel avec lequel les autorités belges entendent procéder à la restitution des reliques de LUMUMBA à sa famille, à son pays et par extension à nous tous.tes. à travers le monde. Ce flou dénote d’une volonté de ne pas vouloir honorer LUMUMBA et ses compagnons à leur juste valeur et atteste de la présence encore forte, en Belgique, de courants coloniaux par ailleurs autoproclamés “civilisateurs“, qui ne digèrent toujours pas la réhabilitation de leurs victimes au détriment de leur mémoire ignorée ;
  • -      les entraves politiques au procès des enfants LUMUMBA contre certaines personnalités belges commanditaires et exécuteurs des assassinats, pour faire reconnaître leurs responsabilités évidentes ;
  • -      l’impréparation évidente de l’arrivée des reliques de LUMUMBA en République Démocratique du Congo où le Mausolée annoncé n’est même pas encore entamé, où le retour de LUMUMBA au pays natal risque d’être dilué dans les cérémonies protocolaires de la fête nationale, lui enlevant l’exclusivité qui devrait être celle de ce retour historique ! On parle quand même là du premier des premiers Ministres congolais, lâchement assassiné et dont la place dans l’histoire politique congolaise est unique !

METTONS EN GARDE :

  • -    les autorités belges de tenter, par cet événement, de fuir leurs responsabilités dans ces crimes : en effet, aucune analyse ADN n'a été faite et la question du recel de cadavre reste non résolue. Ces reliques sont pourtant la preuve de l’implication matérielle – au-delà de la dimension morale et politique - de l’Etat belge. Il n’est donc pas question que le fait d’accepter de rapatrier ces restes soit pour l’Etat belge une façon de se débarrasser d'une pièce à conviction dans l’intention sournoise d’éviter d'être ensuite condamnée en Justice, au lieu de le faire pour reconnaître sa responsabilité et rendre hommage comme il se doit au Premier Ministre congolais.
  • -      les autorités congolaises contre une récupération politique maladroite de cet événement par divers courants au sein de la classe politique congolaise.

 

En conséquence de ce qui précède, NOUS,

1/ DEMANDONS avec insistance aux autorités belges de :

  • -    reconsidérer urgemment le processus en cours et donner aux activités relatives à la restitution des reliques de LUMUMBA, la dimension publique, médiatique, protocolaire et historique qui sied à ce héros mondial ;
  • -      profiter de la restitution de ces reliques, preuves intangibles de l’implication de la Belgique dans l’assassinat de LUMUMBA, MPOLO et OKITO, pour enfin reconnaître leur responsabilité dans ces crimes ;
  • -      mettre à la disposition de la justice, dans le cadre du procès intenté par la famille contre les personnes responsables de ces crimes, les compte-rendu d’auditions de la Commission d’enquête parlementaire belge sur l’assassinat de LUMUMBA et de ses compagnons ;
  • -      soutenir matériellement, à titre de dédommagement symbolique, les autorités congolaises dans la mise en valeur de LUMUMBA et ses compagnons ainsi que dans les activités d’hommage national que l’Etat congolais devra organiser en 2021 et pour le futur, en République Démocratique du Congo.

 2/ APPELONS les autorités congolaises à :

  • -     accueillir le plus solennellement et dans une dimension historique les reliques de LUMUMBA au pays ;
  • -      rendre hommage non seulement à Patrice LUMUMBA, mais équitablement et dans le même temps à Maurice MPOLO et à Joseph OKITO;
  • -      à associer à ces hommages les organisations citoyennes ou de la société civile qui valorisent les idées et le combat de LUMUMBA afin que l’hommage à ces combattants de la liberté ne soit pas l’apanage des acteurs politiques ;
  • -      construire un Institut d’enseignement supérieur et universitaire Lumumba ;
  • -      populariser dans l’éducation populaire et médiatique et dans les programmes scolaires, un enseignement correct et valorisant sur la personne, les idées et le combat de LUMUMBA.

 3/ APPELONS tous.tes les personnalités et organisations progressistes, décoloniales, anti-impérialistes et réellement panafricanistes à  :

  • -      manifester physiquement le SAMEDI 19 JUIN 2021 de 15H00 à 17H00 au Square LUMUMBA à Bruxelles, Square obtenu de haute lutte en hommage à LUMUMBA, MPOLO et OKITO ;
  • -  organiser des rassemblements pour la même cause, partout dans le monde où ce sera possible, le même jour ou les jours suivants, avec comme mots d’ordre minimaux :

o   NON ! au retour des restes de LUMUMBA dans le secret !

o VIGILANCE contre une seconde tentative d’assassiner LUMUMBA par un retour indigne !

o   HONNEUR A LUMUMBA ! BON RETOUR AU PAYS NATAL !

o   HONTE à l’Etat belge, qui ne reconnaît pas sa responsabilité dans les assassinats de LUMUMBA, MPOLO et OKITO !

o   NOUS SOMMES TOUS.TES LUMUMBA !

 

Bruxelles, le 05 juin 2021

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

COLLECTIF "HESHIMA KWA LUMUMBA, MPOLO na OKITO"